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MANISH DE LA RUE À L'ÉCOLE


Le petit nouveau qui vient d'arriver à l'école de Shahdara...

The new guy who has just arrived at the school of Shahdara...



Décembre 2011 dans le quartier de Devki (instituteur à Shahdara), nous faisons notre promenade digestive comme tous les soirs. Au détour d’une ruelle, nous apercevons deux jeunes garçons de 9 ou 10 ans. Leur attitude nous intrigue car il est déjà très tard et les enfants sont accroupis dans un coin. Nous nous approchons d’eux et nous les voyons cacher une bouteille en verre dans un regard. Je demande à Devki : « Pourquoi, cachent-ils cette bouteille ? ». Devki m’explique qu’ils reviendront le lendemain matin pour la récupérer et vendre le fruit de leur trouvaille  2 ou 3 roupies (1 € = 65 Roupies). Ils ne ramènent pas la bouteille aux parents afin de garder l’argent  pour eux. Les enfants nous voient, se lèvent rapidement avec un sac à la main. Devki emboîte le pas pour les rattraper et leurs demander ce qu’ils font aussi tard dans les rues désertes (à cette heure, seuls les chiens de rue discrets la journée, se battent pour défendre leur territoire). Les enfants, sans s’arrêter nous montrent les sacs qui contiennent de la nourriture. Ils viennent d’un mariage où ils sont allés mendier pour toute la famille (Effectivement, lors des mariages les enfants des rues ou très pauvres profitent de l’abondance de la nourriture et de la bonté des organisateurs). Devki en discutant reconnaît un des enfants qu’il a déjà pris plusieurs fois en train de voler  quelques roupies dans le temple près de chez lui (nous en déduisons qu’il ne doit pas habiter très loin). Tout en continuant de marcher, nous demandons aux garçons comment ils s’appellent, la composition de leurs familles et s’ils vont à l’école. Nous laissons un des deux garçons qui doit habiter beaucoup plus loin et  doit vite rentrer car demain il va à l’école…

Vu l’heure tardive, nous proposons à Manish de le raccompagner chez lui, il ne dit plus rien et parfois nous avons l’impression qu’il veut nous semer dans les ruelles qu’il connaît comme sa poche. Au bout d’un temps interminable et sûrement après quelques détours, nous arrivons à notre grande surprise dans une rue parallèle à celle de Devki. Manish frappe à une porte. A son ouverture Manish rentre et Devki sans gêne s’invite (La différence de castes permet des choses qui seraient inconvenantes chez nous). Nous découvrons dans une petite pièce de 15 m2, un homme, une fille enceinte de 17 ans ou 18 ans et une petite fille de 4 ou 5 ans qui dorment à  même le sol sous des couvertures. L’homme, le père de Manish nous regarde d’un air interrogateur (Un Indien et le seul européen à 30 km à la ronde débarquent dans sa maison en pleine nuit…). Devki ne parle pas tout de suite et le père interroge l’enfant du regard et lui demande ce qu’il a bien pu encore faire pour ramener des étrangers ? Devki explique au père qu’il est tard pour laisser un enfant de 10 ans rentrer seul la nuit. Après avoir engagé la conversation, il nous invite à nous asseoir un instant. Il nous explique qu’ils viennent d’arriver d’un village, que la mère des enfants est décédée et qu’il travaille dans une petite usine. Il nous dit que Manish traîne beaucoup et qu’il ne va pas à l’école, il a bien essayé de l’inscrire plusieurs fois à l’école du gouvernement, mais Manish y va une fois ou deux et après il arrête parce-qu'il a peur d'aller à l'école (Lien sur la voie de la non-violence). Alors Devki, explique que nous avons une école et que son fils peut venir voir si elle lui convient. Nous rassurons le père en lui disant que nous vivons dans la ruelle derrière chez lui et que tous les matins nous prendrons Manish pour le ramener après l’école. Le père nous donne son accord et demande à son fils s’il veut bien aller dans cette nouvelle école.
Le lendemain, nous frappons à la porte de Manish… Pas de chance aujourd’hui il ne veut pas se lever, le père nous dit : « demain il sera prêt ! ».
Effectivement, le lendemain nous frappons de nouveau à la porte ! Il n’est toujours pas levé, mais sa grande sœur le traîne dehors et il monte sur la moto en se débattant (nous observons la scène sans un mot). Pendant le trajet blotti entre Devki et moi (3 sur la moto, ce n’est pas un problème en Inde ou même les enfants de 11 ou 12 ans conduisent la moto des parents) il ne dit rien et termine tranquillement sa nuit. Sur le trajet de l’école, nous nous arrêtons chez un libraire pour que je puisse lui acheter un cahier et un stylo. A notre arrivée à l’école les autres enfants sont surpris de nous voir avec un petit nouveau qui ne fait pas partie du bidonville. A l’école, Manish trouve sa place et contrairement aux autres élèves qui n’arrêtent pas de bouger, il la tiendra. 


Manish ne sait pas écrire son prénom, mais il sait faire des additions. Nous découvrons un enfant soigneux et appliqué dans le travail que nous lui donnons. Il est à l’écoute, calme, nous aide à ranger la classe à la fin et c’est lui qui ferme la porte à clef en partant.
Le lendemain, Manish ne veut pas se lever car il est rentré tard cette nuit. Nous n’insistons pas et nous le laissons dormir.
Le jour suivant, au petit matin, quelqu’un frappe à la porte, c’est Manish qui est tout beau et tout propre (de temps en temps les enfants prennent des douches). Il nous demande : « Est-ce qu’il a de l’école aujourd’hui ? ».
Aujourd’hui Manish vient à l’école avec plaisir et avec le sourire… En peu de temps, nous nous attachons à cet enfant qui se révèle être très plaisant dans sa relation avec les adultes et les autres enfants. Quelques jours avant, pour les voisins et les autres enfants du quartier, cet enfant n’était qu’un petit voleur, sale, sans éducation qui traîne dans les rues.
Voilà, si notre action peut simplement faire changer le regard que l’on porte sur un enfant, l’école finalement n’est que secondaire. Mais si en plus elle change la vie de cet enfant pour toujours en lui donnant un métier respectable, nous avons tous gagné un peu plus d’humanité.  
C’est avec émotion que Manish qui fréquente l’école que depuis quelques jours pleure mon départ comme tous les autres enfants de notre école (enfin presque, car Golu a été obligé de cracher dans ses mains pour mouiller ses yeux)…
Pour terminer en beauté, Manish me fait la surprise de venir chez Devki avec sa petite sœur pour me dire au revoir une dernière fois.

Cette rencontre restera gravée dans mon cœur à jamais…

 MERCI

HISTORY OF MANISH

The small new one which has just arrived at the school of Shahdara… 
 
Beginning in December 2011 in the district of Devki (teacher at Shahdara), we like our digestive walk every night. At the corner of an alley, we see two young boys of 9 or 10 years. Their attitude intrigues us because it is already very late and the children are crouching in a corner. We approach them and we see a glass bottle hidden in a glance. Devki I ask, "Why are they hiding that bottle? ". Devki tells me they will come back the next morning to recover and sell the fruits of their find 2 or 3 rupees (€ 1 = 65 Rupees). They do not bring the bottle to parents to keep the money for them. The children see us, get up quickly with a bag in hand. Devki followed suit to catch up and ask what they do so late in the deserted streets (at this time, only street dogs quiet day, fighting to defend their territory). Children without stopping shows us the bags that contain food. They come from a wedding where they went begging for the whole family (Indeed, at weddings street children or very poor take advantage of the abundance of food and the kindness of the organizers). Devki discussing a child recognizes that he has already taken several times stealing a few rupees in the temple near his home (we believe that it should not live very far). While continuing to walk, we ask the boys how they are called, the composition of their families and they go to school. We leave one of the two boys who must live much further and faster to go because tomorrow he goes to school ... Given the late hour, we offer Manish to take him home, he said no more and sometimes we the impression that he wants to sow in the streets he knows inside out. After an interminable time and certainly after a few detours, we arrived to our surprise in a street parallel to that of Devki. Manish knocks on a door. At its opening Manish goes without gene invites himself and Devki (The difference of caste allows things that would be inappropriate to us). We find in a small room of 15 m2, a man, a pregnant girl of 17 or 18 and a girl of 4 or 5 years sleeping on the floor under blankets. The man, the father of Manish looks at us questioningly (An Indian and the only European to 30 miles away landed in his house at night ...). Devki not talking right away and the father asks the child's eyes and asks him what he has not yet been able to bring to foreigners? Devki tells the father that he's late to leave a 10 year old child home alone at night. Having initiated the conversation, he invites us to sit down a moment. He explains that they have just arrived from a village, the children's mother died and he works in a small factory. He tells us that much behind Manish and he's not going to school, he tried several times to include in the school of government, but Manish will be once or twice and after it stops After it stops, because he is afraid of going to school (link on the path of no-violence). Then Devki says that we have a school and that her son can come and see if it suits him. We reassure the father saying that we live in the alley behind his house and every morning we will take it back for Manish after school. The father gives his consent and asked his son if he would go in this new school.The next day we knock at the door of Manish ... No luck today he does not want to get up, the father said, "tomorrow will be close! ".Indeed, the next day we hit the door again! It is still not up, but her older sister dragged outside and climbed on the bike, struggling (we see the stage without a word). During the trip huddled between Devki and I (three on the bike, it's not a problem in India, or even children of 11 or 12 years of motorcycle driving parents) he said nothing and quietly ended his night. On the way to school, we stop in a bookstore so I could buy her a notebook and pen. When we arrived at school the other children are surprised to see us with a new guy who is not part of the slum. At school, Manish has its place and unlike other students who will not stop moving, he will.Manish can not write his name, but he can make additions. We discover a child carefully and applied in the work that we give. He is listening, calm, helps us to store the class to the end and he closes the door on leaving.The next day, Manish does not stand up because he got in late last night. We do not insist, and we let him sleep.The next day, early morning, someone knocked on the door is that Manish is all fine and clean (sometimes children take showers). We asked, "Is he in school today? ".Today Manish comes to school with pleasure and with a smile ... Before long, we focus on the child who turns out to be very pleasant in his relationship with adults and other children. A few days before, to neighbors and other neighborhood children, this child was a petty thief, dirty, uneducated lying around in the streets.That is, if our action can simply change the look that you wear on a child, the school finally is only secondary. But if in addition it changes the life of this child forever by giving it a respectable profession, we all gained a little more humanity.It is with emotion that Manish attending school in the last few days I left crying like all other children in our school (well almost, as Golu was forced to spit in his hands to wet his eyes) ...For the grand finale, Manish I am surprised to come home with his sister Devki to say goodbye one last time.

This meeting will remain engraved in my heart forever ...


THANK YOU

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